Maroc - Kénitra et Rabat - Parti du Progrès et du Socialisme
Le PPS à Kénitra et à Rabat-Océan, ou Dr Jekyll et Mr Hyde
Le PPS, ex-parti communiste marocain, devenu un parti difficile à classer sur l’axe droite-gauche mais dont la docilité à l’égard du makhzen est indéniable, dispose sans doute d’une des meilleures communications électorales cette année. Un excellent site bilingue, géré par une agence de communication, et des tracts sur papier glacé. Il est vrai que le numéro deux du parti, Nabil Benabdallah, est également ministre de la communication. Il est également vrai que le parti présente comme tête de liste à Kénitra Faouzi Chaabi, vice-président d’un des plus grands groupes marocains, Ynna Holding, présidé par son père Miloud Chaabi, qui fût élu député du PPS en 1997 et qui est tête de liste dans la circonscription d’Essaouira, en compagnie de sa fille Asmaa Chaabi, qui se trouve être maire de cette ville - ça doit sans doute aider à financer les frais d’impression !
On notera cependant que le papier glacé n’est pas tout. Prenez le tract du PPS pour la circonscription de Rabat-Océan – c’est celui qui a l’air d’un avis de recherche du Tribunal pénal de l’ex-Yougoslavie, avec le visage lugubre du tête de liste, le militant historique Mohamed Grine, député sortant, entouré des trois autres candidats en noir et blanc – Naïma Zahid, Mohamed Atlati et Benaïssa Bahlouli. C’est pourtant sur papier glacé, et la couleur est présente dans le texte mais pas sur les photos. Le texte en dessous des photos indique la profession et les mandats politiques des candidats.
Ibn Kafka
3 commentaires:
Il fait vraiment peur. On dirait effectivement un avis de recherche pour le TPIY.
A propos des Chaabi de Kenitra : y a-t-il un rapport avec la banque du même nom (Banque Chaabi du Maroc) ?
A ma connaissance, "chaabi" ça veut juste dire "populaire", "banque populaire du Maroc".
C'est un homonyme, ça s'écrit exactement de la même façon en arabe. Mais c'est un véritable self-made man à l'américaine (je parle du père, Miloud Chaabi), qui a même osé défié publiquement les très importants intérêts économiques du Roi, qui contrôle le premier groupe du Maroc, l'ONA.
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