lundi 8 juin 2009

La Tractothèque dans la presse

Binettes, bobines et compagnie

DORZEE,HUGUES

Le Soir Vendredi 5 juin 2009

Dis Papa, elles servent à quoi toutes leurs affiches ?

Euh, bonne question ma chérie...

À quoi, allez, diiiis...

Je ne sais pas moi : à se faire connaître ; à dire aux gens qu’ils sont candidats ; à les convaincre de voter pour eux.

– ........... ? ? ? (grand silence).

Les enfants ont ceci de formidable : leurs questions, en apparence simples et naïves, vous obligent toujours à réviser nos évidences. Après tout, oui, en quoi ces affiches sont elles (encore) utiles ? Et puis, qu’ont-elles (encore) de politique ?

Le décor électoral de notre siècle c’est binettes, bobines et compagnie (et inversement). Des noms, des numéros et une collection interminable de visages apprêtés, pouponnés, enjoués. Avec, comme dans une pub pour Ricorée, rien que des sourires radieux, de la bonne humeur en veux-tu-en-voilà.

Les messages réellement politiques ? A quelques exceptions près – « Il est temps de passer dans le vert ! » ; « Faisons payer la crise aux capitalistes ! » ; « Wallonie région de France ! », etc,– ils sont cruellement absents. Comme s’il s’agissait de gros mots ou de vieilleries inutiles. Comme si l’électeur préférait les portraits bien léchés aux opinions bien senties. Comme si cette galerie de trombines, aussi esthétique soit-elle, avait une quelconque influence sur son vote...

Si tel est le cas, que l’on nous démontre, étude fiable à l’appui, l’efficacité réelle de cette propagande personnifiée. A voir tous ces visages radieux plantés en rase campagne ou accrochés au balcon du 14ème étage, on aurait plutôt tendance à penser que : 1. C’est si peu signifiant et tellement conformiste ; 2. Au bout du 112ème sourire « pepsodent », quelle lassitude ! ; 3. on a connu mieux pour titiller les consciences citoyennes.

Or, scrutin après scrutin, les partis s’accrochent, inlassablement. Même Ecolo, longtemps récalcitrant, a franchi le pas depuis belle lurette. Mêmes les petits partis sont devenus, à leur tour , adeptes de « l’étalage de frimousses »...

Fort heureusement, il y a ça et là quelques exceptions. Des perles graphiques (en Flandre surtout). Des vitrines commerciales arc-en-ciel où tout le monde est le bienvenu, peu importe son obédience. Des graffitis drôles ou poétiques, quelques nez rouges surcollés, un rien d’humour dans un paysage électoral bien terne et formaté.

Cette campagne-là vous fatigue et vous lasse ? Alors, égayez vous en visitant l’excellent site http://tractotheque.blogspot.com C’est une bonne dose d’ironie et de distance critique aux antipodes du marketing « binettes, bobines et compagnie. »


Élections Bruxelles: le tract en chinois

La campagne est ethnique, même en chinois.

La campagne est ethnique, même en chinois.
Après la campagne de socialiste Emir Kir en turc ainsi que du CDH Halis Kokten, voici le tract du MR Saït Köse. Ce n’est pas tout: la campagne ethnique est également en chinois, au vu du tract de la MR Angelina Chan

Le blog tractothèque nous signale que la campagne ethnique ne se fait pas qu’en arabe pour l’électorat marocain ou en turc pour l’électorat turc. Un tract en chinois signé Angelina Chan, conseillère communale à Schaerbeek d’origine chinoise a été également été déniché.



Conserver les vieux tracts...

Lionel Wittamer

La Dernière Heure 12 septembre 2006

Pierre-Yves Lambert, observateur de l'évolution des droits politiques des minorités, ouvre la tractothèque", un blog sur Internet où il invite chacun à poster toute forme de publicité électorale récoltée, ancienne ou récente. "À long terme, ce blog pourrait constituer une sorte d'indicateur de l'évolution électorale belge", explique-t-il. Selon lui, le tract s'est démocratisé en s'ouvrant notamment aux langues étrangères. "Un des premiers élargissements linguistiques du tract remonte à 1989 avec Agalev et le SP.A qui éditaient des affiches en turc et en arabe."

Même si les techniques de communication évoluent sans cesse, le tract demeure donc une valeur sûre du paysage électoral et connaît, lui aussi, quelques innovations marquantes, comme le fait remarquer notre expert qui pointe ainsi le cas d'un candidat schaerbeekois qui a eu l'idée de sortir un CD de musique sur lequel la campagne électorale devient chanson. Un autre élu bruxellois nous expliquera même que l'achat de son chien a en quelque sorte fait partie de son démarchage, le toutou étant vu comme un puissant vecteur de sympathie envers les habitants de la commune !


1 commentaire:

Pierre-Yves Lambert a dit…

Petite précision, la pub électorale en chinois provient bien d'un journal en chinois (Capital News, paraît-il, mais dans l'exemplaire que j'ai ramassé dans un restaurant la première page manquait, désolé, et le titre n'était pas repris en caratères latins à l'intérieur du journal) qui publiait sur la même page une pub en chinois aussi pour l'échevin Open VLD anversois Ludo Van Campenhoudt qui n'a rien de chinois.