Les scrutins électoraux au Maroc ont ceci de particulier qu’on ne peut guère en tirer de conclusions politiques ou idéologiques. Pour preuve, les scores du parti
MP (Harakat ech-chaabia – Mouvement populaire), d’origine rurale, au leadership berbère (Mahjoubi Aherdane et Mohand Laenser) et foncièrement royaliste. On pourrait croire qu’un tel parti n’aurait qu’un score des plus réduits dans la capitale Rabat, plutôt Istiqlal (nationaliste) ou
USFP (ex-socialiste), quasi-exclusivement arabophone. Il n’en est absolument rien : le maire de la capitale est MP, Omar Bahraoui, a été élu dans la circonscription de Rabat-Chellah, tandis que la liste du MP pour
Rabat-Océan dont vous voyez les tracts a envoyé sa tête de liste – Abdelkader Tattou - à la Chambre des représentants. Au total, sur les sept sièges en jeu à Rabat, le MP en a obtenu deux, contre un pour l’USFP et aucun pour l’
Istiqlal (le
PJD, islamiste, en a obtenu trois)
Les tracts sont pourtant pauvres comparés à ceux de l’USFP, du PJD ou de l’Istiqlal : du papier de faible qualité, mais quand même des photos en couleurs des candidat-e-s – à partir du haut à droite, et dans le sens contraire des aiguilles d’une montre : Abdelkader Tattou, Abdelfettah Al Aouni, Lahsen Timia et Aoutef Guédira (la femme voilée). Par contre, le programme est résumé en quelques points simples. On peut présumer que leur campagne ne s’est pas résumée à ces tracts, les élections marocaines se gagnant sur la base du clientélisme, de réseaux religieux, professionnels, régionaux ou tribaux ou tout simplement par l’achat de voix.
Ibn Kafka
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